jeudi 8 octobre 2009

Un week end à Yometchin

Dimanche 4 octobre, nous avons été accueillis par le chef du village de Yometchin afin d’effectuer une sensibilisation sur les droits de la femme auprès des villageoises le lundi matin à 7h. Nous avons ainsi pu découvrir la vie au village le temps d’une soirée et d’une nuit. La nuit tombe à 18h, puis nous allons manger à la lumière d’une lampe à pétrole à la table du chef du village, accompagné d’un petit verre de togodine (boisson locale alcoolisée) en apéritif pour nous souhaiter bonne arrivée. Puis les villageois vont se coucher très tôt, pour se lever vers 4h du matin au levé du soleil. Le lendemain matin, nous sommes intervenues auprès des femmes du village. L’intervention aura duré 2h. Elles nous ont expliqué les difficultés qu’elles pouvaient rencontrer dans leur vie au village, dans leur foyer, du manque de considération de la part des hommes, de leurs soucis financiers et de ce fait de leur difficulté à scolariser leurs enfants. Elles ont également expliqué que pour la majorité le fait de ne pas être allées à l’école était un véritable handicap. Cependant, peu d’entre elles envisagent de mettre leurs filles au collègue. En effet, les familles préfèrent envoyer les jeunes garçons plutôt que les filles car elles ont besoin d’elles pour travailler à la maison et que bien souvent les jeunes filles tombent enceintes lorsqu’elles vont au collège. Nous avons pu ressentir que les femmes ont mis l’accent sur leurs problèmes financiers pensant que nous pourrions leur apporter un soutien à ce niveau. Nous avons dû recadrer l’intervention et leur signifier que le respect de leur droit ne devait dépendre de leur niveau de vie. Nous leur avons donné différents conseils comme celui de se réunir en groupement de femmes afin de surmonter leurs difficultés ensemble et non de façon isolée. Lorsqu’elles seront bien organisées, elles pourront alors prétendre participer aux réunions de prise de décision du village avec les hommes. Nous y retournerons dans quelques semaines pour voir l’évolution de la situation et la motivation des femmes à se mobiliser.

Rencontre avec la population locale

Nous continuons nos interventions à raison de deux demi-journées par semaine au sein du quartier de Gbossimé. Pour cela nous nous promenons dans le marché et allons à la rencontre des commerçants, des coiffeuses et leurs apprenties et de groupements de jeunes dans la rue. L’approche reste facile, ces personnes acceptent volontiers d’échanger avec nous sur ce sujet et d’écouter les réponses que nous pouvons apporter à leurs questions. Le contexte de nos interventions (sur le marché, pendant les activités commerçantes) ne permet pas toujours une interaction satisfaisante. D’une part, certaines personnes nous écoutent par politesse mais ne semblent pas réellement intéressées. D’autre part, le commerce oblige parfois certaines personnes à interrompre la discussion pour aller servir leurs clients. Cependant, nous avons également eu des échanges très riches. Certaines personnes se posant beaucoup de questions auxquelles nous tentons de répondre. Nous avons dernièrement abordé des sujets très ambigus comme l’infidélité dans les couples mariés et l’impossibilité pour la femme de demander à son mari de mettre un préservatif par exemple, alors qu’elle sait pertinemment que son mari la trompe ou encore choisir de partager la vie d’un sidéen au quotidien et dans l’intimité. Nous devons alors adapter nos réponses et nos conseils à la culture togolaise mais aussi aux religions pratiquées, ce qui n’est pas toujours facile. Grâce à la présence de Manassé un volontaire de l’association JMV, nous arrivons à dépasser la barrière de la langue et à mettre du sens derrière certaines expressions utilisées par la population locale.

Alphabétisation à Vakpossito

Comme prévu avec les femmes du village de Vakpossito, nous avons commencé les séances d’alphabétisation le mercredi 30 septembre. Elles sont venues très nombreuses, environ 30. Difficile d’apprendre à un groupe aussi important, d’autant que les femmes se dispersent vite et ne comprennent pas toutes le français. Cela ne facilite pas notre intervention. Cependant, les intervenants d’AIFED se chargent de maintenir le calme lors de chaque séance et de traduire nos paroles si nécessaire. Nous allons intervenir là-bas à raison de deux fois par semaine. A la fin de notre stage, l’intervention sera poursuivie par une autre stagiaire d’AIFED qui reste au Togo jusqu’en juillet 2010.